vendredi 13 novembre 2015
mercredi 11 novembre 2015
Une conférence sur la TOPONYMIE en Provence de haut vol !...
Nous étions nombreux hier soir à 18h. Rarement la salle Authié a été aussi pleine et le public aussi studieux...
Gérard TAUTIL, professeur de Philosophie et d'Occitan nous a expliqué en quoi consistait la toponymie. C'est l'étude des noms de lieux, la recherche de l'origine de ces noms, et avant tout c'est l'étude de la culture, des traditions rattachées à ces lieux. Il faut étudier les langues anciennes mais aussi interroger les habitants, recueillir les histoires liées aux différents sites, aller relever les noms inscrits sur de vieux documents (par exemple les cadastres anciens, les archives ...) et découvrir des noms qui ne sont pas inscrits sur les cartes. C'est forcément un travail d'équipe et de terrain.
La langue est un millefeuille.
Gérard TAUTIL, professeur de Philosophie et d'Occitan nous a expliqué en quoi consistait la toponymie. C'est l'étude des noms de lieux, la recherche de l'origine de ces noms, et avant tout c'est l'étude de la culture, des traditions rattachées à ces lieux. Il faut étudier les langues anciennes mais aussi interroger les habitants, recueillir les histoires liées aux différents sites, aller relever les noms inscrits sur de vieux documents (par exemple les cadastres anciens, les archives ...) et découvrir des noms qui ne sont pas inscrits sur les cartes. C'est forcément un travail d'équipe et de terrain.
Ce qui pose de gros problèmes, ce sont les cartes IGN !
En effet à partir du XVII siècle avec la monarchie absolue, Louis XIV, le centralisme se met en place. Paris doit tout contrôler. Quatre générations de la famille CASSINI vont établir des relevés partout en France et faire des cartes. Mais ils ne connaissaient pas les langues régionales et en francisant les mots entendus, ils ont commis beaucoup d'erreurs...et on a perdu le sens de beaucoup de noms de lieux.
La langue est un millefeuille.
Le "Français de souche" n'existe pas. Notre région a été peuplée à la préhistoire par des peuples ligures. On en a retrouvé des traces depuis le Piémont jusqu'en Espagne. Mais contrairement aux Etrusques, ils n'avaient pas d'écriture. Les Grecs étaient des colons, marchands et navigateurs, ils sont restés sur la côte, et ont nommé Phocéa (Marseille) Olbia (Hyères)... Les Celtes ont laissé leur empreinte : le nom de Belgentier est très rare.
Les Latins ont fait des places fortes perchées sur les collines ex l'oppidum du Castellas à Cuers. Les tribus germaniques nous ont aussi envahi et ont laissé leurs mots. "Gibraltar", des noms de famille Bertaud, Imbert, Rigaud (Ric =puissant, Gard=gouverner)
Les principaux noms de lieux nous parlent des roches (oronymes) de l'eau (hydronymes) ou de noms de famille (patronymes).
Cuers racine très ancienne, pré indo-européenne vient de Kor/car/cal (= rocher, pierre). On retrouve la même origine à Correns (à 16km au nord de Brignoles), mais aussi à Korion, ville de Crète et à KrK, en Croatie.
Les Rayols vient de radja (=jaillir)
Les Escourrieu : petit canal qui conduit l'eau des moulins à la rivière
Le Real, associé à des noms de rivières vient de regal, regalem, l'usage de l'eau est régalien, c'est à dire qu'elle appartient à quelqu'un, que son usage n'est pas collectif.
Les Trébaudels serait formé; d'un patronyme Baudilius, nom d'un martyr célèbre à Nîmes qui a donné des noms de familles répandus dans la région: BAUDIL, BAUDEL, BAUDE. Et le préfixe TRE qui signifie "au-delà de". Les Trébaudels signifierait ce qui est situé au delà de la propriété des Baudels.
Voilà un petit aperçu de la conférence. Les exemples étaient très nombreux. Ceux qui voulaient approfondir le sujet ont acheté le livre "Toponymie de SIGNES" que Gérard TAUTIL leur a dédicacé.
Collaboration avec les écoles et le collège
Nous sommes ravis de la participation des élèves de deux classes de l'école Jean Moulin et de l'école Sainte Marthe, ainsi que les élèves de l'ex 6e9 du collège La Ferrage (qui viendront vendredi).
Les CE2 de Madame Magali PARMANTIER avait écrit sur le nom de certaines rues, des "explications", des anecdotes... Ils avaient visité le vieux Cuers avec l'office du tourisme et étaient heureux de retrouver sur les panneaux ce qu'ils avaient découvert au fil des rues.
Madame Trapier de l'école Sainte Marthe avait préparé un questionnaire pour ses élèves de CM et ils ont cherché tout seuls les informations demandées.
Le diaporama réalisé par notre amie Jacqueline Brachelli a permis de mettre en commun les observations de chacun.
UN PROLONGEMENT...
Avec l'accord de M. Le Principal, de Madame la Directrice de la SEGPA, de Madame Ocelli, documentaliste, nous pensons installer cette exposition pendant une semaine, dans une salle du collège La Ferrage pour qu'un plus grand nombre d'élèves avec leurs professeurs puissent utiliser ce travail et le compléter à leur manière.
Enfin nous espérons pouvoir réaliser un petit livre qui sera mis à la disposition des Cuersois.
La merveilleuse histoire de Jeannette et son lapin racontée par les CP-CE1 de l'école Jean MOULIN
Accompagnés de leur maîtresse, Amaryllis BOLLA, ils sont arrivés à 10h 45 ce mardi 10 novembre...
Ils ont regardé les cartes et les plans, compté les sommets des barres de Cuers, situé le quartier de leur école, le Pas-Redon (victime d'une faute d'orthographe puisque sur le cadastre de 1811, on l'écrivait en un seul mot !) et pour finir, ils ont comparé le village d'autrefois et celui d'aujourd'hui.
Et voilà leur contribution
Le chemin du Lapin de Jeannette
Il était
une fois, il y a très longtemps, dans la plaine entre Cuers et Pierrefeu,
Jeannette et son lapin qui habitaient dans une maisonnette.
Derrière la
maison, il y a des vignes.
Un jour, des
méchants, des voleurs, jaloux parce que Jeannette avait un lapin et une jolie
maison, ont essayé d’y mettre le feu.
Une
tempête, avec un tourbillon et de la grêle, a fini de d’abîmer la maison de
Jeannette.
Jeannette
et son lapin se sont enfuis, la maison est restée abandonnée et en ruines.
Ils se sont
enfuis jusque chez la maman de Jeannette qui n’habitait pas très
loin, et se sont cachés dans la vieille tour.
Ils avaient
peur que les méchants les enlèvent et les brûlent sur un bûcher.
La porte a
claqué fort et ils ont sursauté, et sont partis par la fenêtre.
Ils ont
trouvé le chemin qui va jusqu’au château « l’Afrique ».
Ils sont curieux,
donc ils sont entrés dans une salle qui était piégée : quand on appuie sur
un bouton,ça (les murs) lance(nt) des flèches.
Ils rampent
et ils sautent pour ne pas être blessés jusqu’à ce que quelqu’un vienne les
aider. Le seigneur de ce château appuie sur la manette qui arrête les flèches.
Mais ça fait tomber un filet (un filet tombe) sur eux. Ils sont prisonniers. Le
lapin trouve le bouton pour enlever le filet.
Ils sont
sauvés. Ils demandent au seigneur du château l’Afrique un endroit où ils
seraient tranquilles, solitaires, en paix.
Le seigneur
connaît le chemin pour aller à un grand château fort, en pierres. Il les
accompagne à cheval.
Quand ils
entrent, ils voient plein de belles décorations et une fontaine au milieu.
Dans ce
château gardé par des chevaliers, une lumière blanche attire Jeannette jusqu’à
une porte. Elle ouvre la porte, et elle découvre plein de petites fées qui
décident de la transformer en reine.
Les fées
transforment le lapin en roi, grand, fort et musclé
Jeannette
et le roi se marièrent et eurent quelques années plus tard quatre beaux bébés
(2 garçons et 2 filles)
Travail en classe
Madame BOLLA a présenté à la classe de nombreuses photos des lieux réels, chemin de la Mué, chemin de la lapine de Jeannette, cabanons, château l'Afrique, vignes...etc. Les enfants ont inventé collectivement une histoire, dictée à la maîtresse. Ils ont illustré chaque étape et tous les élèves ont produit des illustrations. Nous ne pouvons pas malheureusement les offrir à nos lecteurs et nous nous excusons auprès des élèves qui ne verront pas leur travail. Magnifique exercice de lecture et d'écriture pour ces jeunes apprentis.
Ils vont ensuite redécouvrir avec la visite guidée dans Cuers, organisée par l'Office du Tourisme, les lieux et les rues qu'ils ont découverts grâce à l'exposition.
samedi 7 novembre 2015
Coup d'envoi réussi : de nombreux visiteurs aujourd'hui samedi
Voilà l'exposition est installée, inaugurée, son voyage peut commencer....
Les questions étaient nombreuses et fusaient devant les panneaux, les photos... Et mon quartier et ma rue?...Le diaporama qui défilait en boucle en a ravi plus d'un. Désir de certains d'apprendre le provençal, de découvrir l'histoire des noms familiers que l'on ne remarque plus...
Vous pouvez encore venir dimanche matin, lundi, mardi après midi, mercredi matin,
jeudi après midi et vendredi matin....(voir l'affiche)
Lundi, mardi et Vendredi nous accueillerons les classes qui ont travaillé sur la "toponymie", classes de CP-CE1, CE2 de la nouvelle école Jean MOULIN, classe de CM de l'école Sainte MARTHE, de 5ème du collège LA FERRAGE
CE2 de l'école Jean Moulin
CM école Sainte Marthe.
vendredi 6 novembre 2015
Vernissage ce samedi 7 novembre à 11h
Venez nombreux trinquer à la santé de notre beau village, admirer les panneaux réalisés par les plus jeunes et les plus vieux....
mardi 3 novembre 2015
La belle et triste histoire de Jeannette, la dame au lapin
Cette
année-là l’hiver était précoce. Un matin d'octobre tout particulièrement froid
qui laissait présager de rudes journées à venir. Le soleil avait du mal à
s'extirper de l'horizon pour venir caresser et réchauffer Notre Dame des Anges.
Le jour tardait à poindre, la nuit avait encore sommeil. Les Maures
majestueuses repandaient une inquiétante brume jusqu'au chemin de la Mué.
Ce
long cordon de terre battu par les charrettes qui sinuait entre champs de
vignes et d'oliviers regardait passer, comme chaque jour que Dieu fait, la brave Jeannette. Elle cheminait avec
une lenteur qui la caractérisait. Le pas pesant, l'échine courbée par les ans
et le poids de sa bêche n'étaient pas les seuls responsables de sa pénible
démarche. Il faut bien le dire, la vie n'avait pas été tendre avec elle.
Orpheline, elle fut accueillie dans une
bonne famille de paysans, certes, mais durs à la tâche. Son enfance bien trop
courte avait défilé à une vitesse inouïe. Pas le temps de s'attarder avec les
autres enfants du village à courir sous le préau de l'école communale Jean
Jaurès. Sa modeste demeure était éloignée du village. Travailler aux champs,
gouverner le bétail passaient avant tout pour ses parents adoptifs. Le labeur
c'était l'âme de la campagne. Les années fuyaient ainsi, rythmées par les
saisons et leur lot de souffrances. Bien vite arriva son adolescence. La petite
fleur Jeannette était malgré l’âpreté de son existence devenue une jolie rose à
cueillir. Les jeunes hommes du coin l'avait bien remarqué. Mais Jeannette
restait muette et sourde au chamboulement du printemps de sa vie. Il y a des
traumatismes qui ne pardonnent pas.
Jusqu’à ce jour, le plus beau de sa vie
certainement où entre deux coups de sécateur et un seau à vendange bien trop
lourd pour elle, une main ferme et
solide venait la soulager de ce fardeau. C'était celle d'un grand et beau jeune
homme qui sans mot dire, par un immense sourire, venait de changer son destin. La Jeannette n'aimait pas
parler. Les gens du village la jugeaient bizarre, voire simplette. Les plus
gentils disaient qu'elle était brave. Pour elle aussi, l'enfer c'était les
autres. Mais de regards en regards, de gentillesses en gentillesses, puis de
sourires en sourires mais sans jamais un mot, un doux climat s'était installé
entre les deux jeunes gens. La nature reprit ses droits et les deux tourtereaux
se voyaient toujours au même endroit, sur le chemin de la Mué, assis sur une
grosse pierre au pied d'un amandier centenaire. Les occasions étaient rares mais
suffisantes pour pouvoir se faire toutes les promesses qui font tant espérer et
rendent les cœurs ivres de joie et d’espérance.
Mais, même le plus grand, le plus bel
amour n'est pas maître du temps. Un
soir d'automne, froid comme celui d'aujourd'hui, son ange au rendez-vous ne
vint pas. La guerre. Cette maudite guerre commençait à faire ces premiers
ravages. La pauvre Jeannette assise sur cette grosse pierre qui scellait leur
amour avait compris qu'elle ne le verrait plus jamais. Seul un lapin, un tout petit lapin se
tenait devant elle comme s'il voulait partager sa tristesse. La vie amoureuse
de Jeannette s’arrêta là.
Bien des années ont passé et toujours le
même chemin pour aller à la vigne. Sur la régagnade, le chemin du retour, toujours la même pierre
au lapin pour laisser reposer ses jambes lourdes après une longue et pénible
journée. Les cheveux blancs de Jeannette tournés en chignon sous un fichu de
lin noir laissaient voir les rides de son cou et de son visage, témoins du
malheur et de la désespérance qui la rongeaient.
Le quartier de la Mué accueillait
peut-être pour la dernière fois le long chemin de croix de Jeannette. La
dame au lapin.
Jean-Luc MARTEDDU
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