lundi 13 juin 2016

Haro sur les sangliers?

  
Ce ne sont pas les loups, comme le chantait Serge 

Reggiani, qui sont entrés dans Cuers, mais les sangliers!  

En ce joli mois de mai 2016, les jardins des riverains de la carrière du Puy ont reçu la visite d'un ou plusieurs sangliers qui ne se sont pas contentés de labourer la terre (c'est déjà ça de fait pour les jardiniers amateurs!) à la recherche d'escargots, mais ils ont renversé quelques jarres, démoli un bout de restanque, cassé deux marches d'un escalier rustique. Ils ont pour l'instant respecté les fraisiers et les plants de tomates, sans doute trop rachitiques!


Les grillages qui entourent les propriétés ne leur font pas peur,

 ils les soulèvent délicatement et arrivent à se glisser par "un trou de souris". Donc pour l'heure, rien de trop méchant. Mais nous espérons que ces "cochons " ne s'enhardiront pas trop jusqu'à venir pique-niquer sur nos terrasses. Surtout nous plaignons les vrais cultivateurs dont les récoltes sont ravagées comme l'ont été , cet hiver, les plants de safran d'un jeune exploitant,  sans oublier les automobilistes, de plus en plus nombreux, à entrer en collision avec un solitaire ou une laie et ses marcassins !...

Au-delà de l'anecdote, on peut s'interroger sur la nocivité de cet animal. Très prisé en Occident jusqu'au XIIIe siècle, il était réputé pour sa force et son courage. Le chasser était valorisant sauf pour les Gaulois qui ne le tuaient pas car ils le considéraient comme un animal sacré. Les rôtis de sangliers que dévore Obélix relèvent sans doute de l'anachronisme. A partir du XIIIe siècle, rois et grands seigneurs se mettent à mépriser la chasse au sanglier, lui préférant la chasse au cerf, et l'Eglise en fait l'animal des païens, voire du diable. Puis l'espèce proliférant, le chasser redevient à la mode.

 Or cet animal est utile à l'écosystème : il transporte des graines dans son pelage qu'il "sème" à des kilomètres à la ronde, il diffuse les spores de certains champignons comme la truffe, comme il est nécrophage, c'est-à-dire qu'il mange les cadavres des animaux, il évite la contamination des eaux superficielles.

Mais il a également des effets négatifs sur l'environnement : outre les dégâts qu'il cause aux cultures, il peut propager les tiques et des parasites nocifs au bétail et même à l'homme. Dans le sud de la France, on a recréé ou renforcé par des hybrides de cochons domestiques les populations de sangliers, afin d'en augmenter la prolificité. C'est pourquoi, ils prolifèrent tant, au point d'en devenir gênants, ou même dangereux..A qui la faute? Que faire? Le débat est ouvert.


En tout cas, le sanglier est l'emblème des Ardennes et l'on peut admirer WOINIC, sanglier géant, sculpté par l'artiste ardennais Eric Sléziak et installé sur une aire de l'autoroute A34 près de Saulces-Moclin.



Elisabeth GERARD

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