Jean de GANTÈS qui était gentilhomme,
naquit à Cuers le 25 janvier 1328. Depuis plus d’un siècle, sa famille était
dans cette ville et toujours fidèlement alliée des GLANDEVÈS, seigneurs de
Cuers. Son petit-fils Pierre de GANTÈS naquit à Cuers en 1410, il fut licencié
en droit, devint un savant jurisconsulte, sa fille, Marguerite de GANTÈS épousa
en 1460 Frédéric de Lauris, seigneur de Lambesc. Un autre de ses descendants
fut Procureur Général au parlement de Provence en 1634.
Jean
de GANTÈS, par sa vaillance et son courage s’était acquis le titre de Premier
Chevalier de Provence. La Reine Jeanne
de Naples, comtesse de Provence1qu’il avait suivie à Naples, l’avait mis
à la tête d’une armée importante et, il se signala tellement qu’il fut appelé
GANTÈS le BRAVE. Il alla ensuite à Rome pour y soutenir devant le pape Clément
VI la cause et les intérêts de la Reine Jeanne. Le Saint-Père le combla de
faveurs et lui remit pour Cuers, sa ville natale, des reliques précieuses de
Saint-Pierre, patron de Cuers, qui furent placées dans un bras d’argent que
possède encore l’église de Cuers.
En
1373 les Tuchins, bandes de brigands qui
ravageaient la Basse Provence dont ils se rendaient maîtres peu à peu vinrent
faire le siège du château de Cuers.
Jean
de GANTÈS, le brave, était dans ses murs ; il fit une sortie à la tête des
hommes d’armes, chassa les assiégeants et s’enferma de nouveau dans le château.
Les Tuchins, battus, s’enfuirent et allèrent attaquer le château de Solliès.
Jean
de GANTÈS, appelé au secours de Solliès, partit de Cuers à la tête de ses
hommes d’armes, passa par le chemin de Valcros puis de Valauris et tomba sur
les Tuchins qui étaient devant les remparts de Solliès. Il les battit et ils
s’enfuirent dans les plaines entre Solliès et Cuers.
Jean
de GANTÈS les rattrapa au quartier dit depuis Lei Tremouledo » (lieu
où l’ennemi trembla)2 et les écrasa
complètement à l’endroit où se trouve actuellement la chapelle Saint-Jean qui
fut élevée en l’honneur du saint patron de Jean de GANTÈS et pour perpétuer le souvenir de cette victoire qui
avait sauvé la contrée de Solliès, Cuers et Hyères.
En
1374, d’autres bandes de brigands s’étaient formées qui ravageaient la
Provence. Et les Etats du Pays s’assemblèrent à Aix pour délibérer sur les
moyens de la délivrer de l’incursion de ces brigands et les députés choisirent
Jean de GANTÈS et Jean SIMEONI comme les seuls généraux capables de détruire
ces bandes qui furent exterminées par eux.
La
Reine Jeanne avait donné à Jean de GANTÈS pour devise « Sense rèn
gigantès » (Avec rien, tu te
comportes comme un géant).
Jean
de GANTÈS, couvert de gloire et d’honneurs et avancé en âge, mourut à Cuers en
l’an 1389. Et son nom n’a pas disparu grâce à cette chapelle Saint-Jean élevée
en souvenir de sa vaillance et de sa gloire en l’honneur de son Saint patron.
1[i]
La Reine Jeanne : Au passage pour
l’Italie (venant d’Avignon), elle s’arrête à Hyères, démembre la forêt des
Maures en faveur des habitants. Des droits de « pâturage et
glandage » sont concédés aux habitants de Pierrefeu. Moyennant 15 ducats
d’or, Jeanne concède le droit de récolter sur les chênes l’insecte appelé
kermès, d’où l’on tire une précieuse couleur écarlate. Pour 100 florins, elle
abandonne le droit de pêche sur l’étang long d’Hyères. Jacques de Galbert
reçoit la seigneurie de Brégançon avec ses dépendances et il est nommé amiral
des mers du Levant
2 Explication
écartée, voir origine du nom « les trémourèdes » vient de « Lei
tremoledas » ou « tremoredas » lieu planté de trembles, ou
tremblaies.
Notes recueillies par Noelle Delahousse auprès de Jaume Pietri
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